Eaux

Qualité de l’eau du robinet : une surveillance à chaque étape

Publié le 08 Septembre 2020
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L’aliment le plus contrôlé en France © Pixabay

L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a en charge le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation sous l’autorité du préfet du département. Elle définit les programmes d’analyse, interprète et gère les résultats et informe les élus et les usagers sur la qualité de l’eau. Dans le contexte de crise sanitaire du Covid 19, l’ARS a, plus que jamais, assuré son rôle de surveillance de l’eau consommée en Nouvelle-Aquitaine.

C’est l’aliment le plus contrôlé en France. L’eau du robinet, pour pouvoir être propre à la consommation, est soumise à une surveillance permanente par les Agences Régionales de Santé. Les critères de potabilité sont définis par directive européenne, sur la base des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. En France, c’est le Code de la Santé Publique qui fixe les exigences de qualité de l’eau potable pour une soixantaine de paramètres bactériologiques, physico-chimiques et radiologiques.
Dans un premier temps, l’Agence Régionale de Santé évalue, dans chaque délégation départementale, la qualité de l’eau qui peut être utilisée pour la consommation humaine. « Il faut qu’elle soit conforme à des critères qualitatifs et protégée au mieux des pollutions de surface : des périmètres de protection sont définis par un hydrogéologue agréé pour protéger le captage », explique Gisèle Dejean, ingénieure d’études sanitaires à la délégation départementale de la Gironde de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. L’agence donne ensuite le feu vert pour l’autorisation, formalisée par un arrêté préfectoral, d’utiliser l’eau captée en précisant le traitement à appliquer et les périmètres de protection à mettre en place.
Deuxième phase : l’ARS organise le contrôle sanitaire de la qualité de l’eau captée, traitée et distribuée jusqu’au robinet du consommateur. Celui-ci se déroule à plusieurs niveaux. Un premier contrôle est réalisé à la ressource : la fréquence des prélèvements et les analyses sont dépendants de la quantité de l’eau captée. « Plus le débit de pompage de l’eau est élevé, plus elle est contrôlée » indique Gisèle Dejean. Les types d’analyses sont adaptés au traitement mis en place et à la qualité de l’eau.
Enfin, au niveau du réseau de distribution, la fréquence des prélèvements varie en fonction de la population desservie. Les types d’analyses sont également fixés en fonction de la qualité de l’eau. Les points de surveillance, choisis par l’ARS, sont en général des lieux accueillant des personnes vulnérables (écoles, crèches, EHPAD…). A ce stade, l’objectif des analyses est d’identifier d’éventuelles dégradations de la qualité durant le transport jusqu’au robinet du consommateur. Les prélèvements sont confiés à un laboratoire agréé. En Gironde, c’est le laboratoire départemental d’analyses qui assure ce travail. Toutes les données ainsi prélevées sont disponibles sur le site du ministère de la santé.
Dernier volet : la surveillance des installations. « L’ARS doit assurer le contrôle sanitaire de l’eau mais il faut rappeler que l’exploitant et la personne responsable de la production et de la distribution de l’eau sont tenus d’assurer une surveillance continue à la fois de la qualité de l’eau et des installations », reprend Gisèle Dejean. Et pour être le plus efficace possible, cette surveillance doit se faire de façon coordonnée. C’est l’objectif du Plan de Gestion de Sécurité Sanitaire de l’eau potable, le PGSSE, ensemble de mesures permettant de prévenir et agir, par une approche globale basée sur l’évaluation et la gestion des risques de détérioration de la qualité de l’eau entre la zone de captage et le point de distribution au consommateur. L’objectif de la démarche est de garantir en permanence la sécurité sanitaire de l’eau de boisson distribuée et ainsi de préserver la santé de la population.
« Pendant la crise du Covid 19, la principale consigne donnée aux exploitants a été de respecter une teneur de désinfectant au niveau des productions d’eau et sur le réseau de distribution », explique Gisèle Dejean. Le Sars-Cov 2 est particulièrement sensible au chlore. La crise sanitaire n’a donc pas eu d’impact sur la qualité de l’eau distribuée et consommée. Le contrôle sanitaire a été assuré par les ARS et les laboratoires, qui ont été confrontés à la recherche de points de prélèvement d’eau en dehors des établissements publics fermés et inaccessibles pendant le confinement.

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