Après 10 ans d’exercice professionnel en tant qu’infirmière, Lisa Retailleau a rejoint le bataillon des éco-infirmières en 2021. Une reconversion, ou plutôt une évolution de son métier d’origine. Cette approche holistique prend en compte la santé humaine de façon globale, préventive et non plus à l’échelle simplement curative. Son credo : accompagner les personnes à mettre en place des habitudes plus respectueuses de la santé et de l’environnement. Portrait.
« C’est une prise de conscience de la fragilité de l’environnement qui m’a orienté vers cette nouvelle approche. Pendant 4 ans, j’ai eu l’occasion d’exercer aux Antilles. La nature tropicale, nager avec les tortues, observer des baleines… tout cela m’a subjuguée et j’ai eu envie d’en prendre soin. J’ai découvert l’envers du décor, le plastique, la pollution, les épidémies de dengue sur cette petite île qui semblait si paradisiaque. C’est cette prise de conscience, axée sur l’environnement et par la suite des liens existant entre notre mode de vie et notre santé, qui m’a donnée envie, en toute modestie, de réduire mon impact et d’accompagner les autres dans cette dynamique. De retour en France, je suis tombée par hasard sur un article très inspirant de Philippe Perrin (le premier éco-infirmier), et j’ai compris que c’était vers là que je voulais m’orienter », explique Lisa Retailleau. Après avoir suivi la formation IFSEN en 2020, basée à Bordeaux, elle rejoint la coopérative Coop Alpha (Société coopérative) en 2021. « Je suis attachée à cette vision systémique où tout est en lien avec tout. L’accompagnement au changement : c’est cet aspect là qui me plait. Il faut environ 3 ou 4 ans pour installer un changement durable qui s’intègre tout au long de sa vie. Ce sont parfois de petites choses, changer ses habitudes d’hygiène, de déplacement… mais chaque action a un rayonnement positif. C’est quelque chose que je cherche à cultiver ».
Des aides soignants aux assistantes maternelles
Si Lisa a conservé une 1/3 de son activité en infirmière libérale, les sollicitations pour exercer des missions en santé-environnement se multiplient, qu’il s’agisse de formations initiales ou de former des formateurs. « Mes missions sont variées. Les publics également. Cela peut-être des interventions auprès des assistantes maternelles et j’ai également la chance de sensibiliser régulièrement des collègues du secteur médical ou paramédical à la santé environnementale ( IFSI, IFAS) ». Récemment, dans le cadre d’un appel à projet de la Stratégie Régionale Petite Enfance de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, Lisa Retailleau a réalisé avec sa collègue Marie Mora deux sessions de deux journées d’échange à destination des formatrices d’assistantes maternelles (AMA) de la région. Une première session a eu lieu à Angoulême en mars et une seconde en mai à Mont de Marsan, regroupant une douzaine de formatrices au total (issues des PMI ou d’organisme extérieur). « Les objectifs de ces formations sont de faire monter en compétences les formatrices sur la santé-environnement et de travailler à l’intégration transversale de ces nouvelles données dans la formation dispensées aux futures AMA. Le programme est dense, il s’agit de faire en sorte que les formatrices s’approprient la thématique et la distillent dans chacun de leur module. On touche un public lié à la périnatalité, avec un gros volet sur les jeux et jouets, la qualité de l’air intérieur, les contenants alimentaires et l’allaitement maternel. Dans ces journées d’échange, il y a un côté très pratique, nous sommes dans le « faire », dans l’action. Un guide basé sur le référentiel de formation va bientôt compléter la formation pour faciliter le travail des équipes pédagogiques. ». D’autres projets sont en cours, notamment au sein de Coop Alpha, qui a développé un pôle santé-environnement.