Sols, nature, jardins

Du « paradis perdu » au « petit coin de paradis » : un jardin pour s’épanouir

Publié le 21 Mars 2014
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Cadre proposant une vue sur le jardin@Le Creuset

Du jardin d’Eden, nourricier et protecteur au jardin d’insertion, réponse équilibrante à la précarité et aux risques écologiques, il n’y a finalement qu’un pas. A la croisée de plusieurs aspirations, l’association Le Creuset utilise le jardin comme support pédagogique pour aborder les questions de santé-environnement.

Le Creuset, à quelques encablures d’Agen : l’association anime, au profit de bénéficiaires de minima sociaux, un projet de jardin d’insertion. 5000 m² de parcelles mis à disposition, notamment pour des personnes en difficulté. Ici, le support particulier du jardinage revêt toute son importance. Encadrant technique dans la structure, Gil Fioretti en analyse les nombreuses vertus : « La culture des plantes ouvre à la culture de l’esprit : c’est un temps où les mains dans la terre, le cœur et le corps peuvent se ressourcer et retrouver l’énergie.

Comme tout travail de la terre, le jardinage implique de se plier aux exigences de la nature et demande un travail régulier, soutenu, faisant appel à la persévérance et à une forme d’humilité qui pousse à réviser nos certitudes et à élargir nos connaissances, y compris de notre propre personne.» Pour Gil Fioretti, c’est un moyen de reprendre contact avec soi-même, son corps, retrouver des repères, des limites, acquérir des savoirs. Mais aussi reprendre «contact avec la nature, aborder les risques écologiques d’une pollution des sols. Le fait d’être en rapport semaine après semaine avec son sol permet de le connaître et de savoir comment il se comporte ici et là. Naît alors un rapport sensible avec le sol, comme un apprivoisement croisé. On se respecte et on respecte sa terre en même temps. Nous orientons le travail de la terre vers la sauvegarde de la biodiversité et notamment des semences traditionnelles. »

La dimension sensorielle du jardin est également exploitée avec des personnes polyhandicapées ou des personnes âgées souffrant d’Alzheimer, pour qui la sollicitation des sens s’avère essentielle. Le parfum et la couleur des fleurs, la texture des écorces, le mouvement des feuilles, le souffle du vent… Sans oublier la notion de lien intergénérationnel, les fonctions d’autonomisation, les fonctions éducatives, pédagogiques, thérapeutiques et enfin les fonctions sociales et symboliques. Les jardins d’insertion permettent de restaurer du lien social et sont susceptibles d’aider l’individu à retrouver une identité.

« Le jardin ? Une aide à la réalisation de soi. Au-delà d’effets purement physiques ou psychologiques, les bienfaits du végétal et de sa gestion par le jardinage ont de larges répercussions à tous les niveaux », souligne Gil Fioretti.

Lien vers la présentation par Le Creuset des 10 vertus du jardinage, à l’occasion des Assises régionales de l’EEDD, en octobre 2012 (page 5) : www.graine-aquitaine.org/

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