Sols, nature, jardins

Le CAUE de la Gironde sensibilise les communes à la gestion différenciée

Publié le 11 Mars 2016
A+ A-

Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE) de la Gironde incite les collectivités locales à faire évoluer leurs pratiques d’entretien des espaces publics, notamment par la mise en place de plusieurs niveaux d’entretien, appelés « gestion différenciée », qui suppose la suppression des produits phytosanitaires. Le 19 novembre 2015, le CAUE organisait une demi-journée de sensibilisation auprès de 70 élus et techniciens d’espaces verts de collectivités locales sur cette thématique. La rencontre a suscité de nombreuses questions.

« La gestion différenciée, c’est gérer autant que nécessaire mais aussi peu que possible », rappelle Anne Delarche Joli, ingénieure écologue au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de la Gironde. Depuis 2012, le CAUE propose, en partenariat avec le Conseil Départemental de la Gironde, un accompagnement technique portant sur la mise en œuvre de la gestion différenciée. A ce jour, une vingtaine de communes girondines ont été accompagnées.

Lors de la demi-journée du 19 novembre 2015 Mieux et moins, pratiquez la gestion différenciée, organisée par le CAUE de Gironde, Ragnar Weissmann, de l’association HSEN, spécialisé en écotoxicologie, a souligné les impacts des pesticides sur la santé et l’environnement. Les conseillers du CAUE ont rappelé les enjeux environnementaux, culturels, sociaux et économiques, le cadre réglementaire, pour terminer par « la méthode » d’accompagnement des communes. Pour résumer, la méthode se fonde sur la culture de la différence entre les identités de quartiers, les espèces végétales, les formes paysagères et les écosystèmes Il n’y a donc pas de recette magique, ni encore de référentiel pour la collectivité, mais de multiples actions à mettre en place, au cas par cas, en gardant toujours à l’esprit qu’il vaut mieux gérer avec la nature, plutôt que contre elle. La gestion horticole intensive, très interventionniste et assez gourmande en produits phytosanitaire, qui a été utilisée longtemps dans les collectivités, est ainsi remise en cause. Tout commence par le changement de regard que les gestionnaires doivent porter sur les mauvaises herbes et les essences locales spontanées. Proposer aux usagers une offre de nature agricole, champêtre, sauvage ou horticole dans la ville revient à proposer un élargissement de la palette végétale des essences plantées et une recherche de nouvelle gamme d’essences.

Par exemple, Patrick Segura, jardinier à Gujan Mestras a évoqué la solution d’une végétalisation entre les tombes du cimetière communal avec des plantes couvre sol locales. Le cimetière est souvent le dernier bastion de l’abandon des produits phytosanitaires, l’enherbement de ces lieux étant pour beaucoup synonyme de non-respect envers les défunts. Manuel Dos Santos, agent pour la commune de Cénac, a, quant à lui, souligné l’importance de diversifier le matériel. Balayeuse mécanique, binette ou désherbant thermique, coût des outils, rentabilité… toutes ces questions ont été abordées sans oublier les efforts pédagogiques qu’il faut déployer à l’égard des usagers. Formaliser dans un même temps un plan de communication est aussi la voie incontournable et complémentaire dans l’élaboration d’un plan de gestion différenciée.

Plus d’informations sur la gestion différenciée :  www.gestiondifferenciee.be

www.cauegironde.com/mieux-moins-gerer-differemment

 

Les articles suivants peuvent vous intéresser